Ils auraient mieux fait de se taire, ces représentants des policiers qui ont déclaré leur refus de la décision de suspendre les missions de police de la route, décision prise en conseil des ministres le 22 février dernier, faut-il le rappeler. Là où tout le monde attendait un silence de leur part, ils ont piqué une crise de conscience qui ne peut qu’être suspecte aux yeux de l’opinion habituée à leurs pratiques.
Et les réactions n’ont pas tardé dont la majorité n’a pas manqué d’associer leur refus à la « perte » de leur « bénéfice quotidien », les billets passés de main à main, soit par les receveurs des taxibe qui veulent récupérer leurs papiers confisqués tantôt, soit par les conducteurs qui se sont fait épingler pour des peccadilles ou encore par les chauffeurs au long cours à titre de « participation aux frais ».
Ils auraient mieux fait de se taire également, surtout qu’il ne s’agit selon les explications que d’une mesure temporaire, provisoire. En effet, il est inimaginable, voire insensé que les missions de police de la route soient abolies à jamais ou pour une longue durée.
Il aurait donc suffi à ces policiers qu’ils aient fait preuve d’un minimum de patience pour être au fait des mesures prises dans le cadre de ces missions. Dans quelques jours, au plus tard dans quelques semaines, les responsables étatiques devront annoncer la reprise de ces missions de police de la route car ce serait une porte ouverte à tous les excès que de les suspendre trop longtemps, ce qui n’est évidemment pas dans l’objectif des dirigeants actuels.
Mais voilà, ces policiers, trop impatients, ont perdu une bonne occasion de se taire. Ce qui n’a fait que confirmer ce que la grande majorité pense d’eux – et de leurs pratiques en matière de corruption.
N.R.