Présenté à la population le 24 janvier dernier, le nouveau gouvernement, le second à être dirigé par le Premier ministre Ntsay Christian, fait plutôt bonne impression. Peu de critiques plus ou moins acerbes publiées comme d’habitude sur les réseaux sociaux et dans la presse mais, par contre, des multiples félicitations et encouragements qui fusent d’un peu partout à l'adresse des uns et des autres parmi les nouveaux ministres, ou même de l’équipe gouvernementale dans sa totalité.


Voyons d’un peu plus près ce gouvernement. Et d’abord, le chef. Les dix dernières années passées entre 2008 et 2018 en tant que représentant de l’Organisation Internationale du Travail pour les îles non françaises de l’océan Indien attestent de sa compétence et de sa rigueur. Cet organisme onusien ne l’aurait pas gardé durant tout ce temps sinon. Quant au ministre de la Défense nationale, le Général de Division Rakotonirina Léon Jean Richard, il était récemment encore le Secrétaire Permanent du Haut Conseil de la Défense Nationale. Un poste assez méconnu mais à ne certainement pas confier entre les mains du premier étoilé venu. Le ministre des Affaires Etrangères, Naina Andriantsitohaina, est PCA de la BMOI et à la fois patron de presse.

Excédé par les contrôles fiscaux abusifs et à répétition dont son groupe était victime, il s’est révolté et a adressé une lettre ouverte aux plus hautes instances de ce pays en mai de l’an dernier. La diplomatie sera résolument économique avec lui. Jacques Randrianasolo, Garde des sceaux et ministre de la Justice est l’ancien Procureur général près la Cour d’Appel. C’est un magistrat de très haut grade donc, qui jouit de l’estime de ses pairs. Le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Andriamandranto, est un expert de l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar (IEM), au même titre que le ministre des Mines et des Ressources stratégiques Fidinarivo Ravokatra, celui des Transports, du Tourisme et de la Météorologie Joël Randriamandranto ; la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat Landisoa Rakotomalala, le ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures Vonjy Andriamanga, et celui des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique Christian Ramarolahy qui sont autant de nouvelles têtes appelés pour la concrétisation des prometteuses visions de l’IEM. Seulement deux membres du dernier gouvernement ont été rappelés, en les personnes du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Tianarivelo Razafimandimby et de la ministre de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme Irma Lucie Naharimamy. Autant dire qu’ils ont satisfait dans leur manière de servir la nation. A la Sécurité Publique, le Contrôleur Général de Police Fanomezantsoa, ancien Directeur Général, a la flatteuse réputation de na pas badiner avec la discipline. Avec lui, les ripoux de la police n'auront qu'à bien se tenir. Le président du parti VPM/MMM, allié fidèle de longue date du Président de la République, reprend les rênes du ministère de l’Aménagement du Territoire accolés aux Travaux Publics et y retrouve les quartiers qu’il a occupés durant la Transition. Il est rejoint dans le gouvernement par une députée de son parti, Marie-Thérèse Volahaingo, désormais la nouvelle patronne de l’Education Nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Elle saura probablement faire mieux que le médiatique Paul Rabary, candidat malheureux à la dernière présidentielle. La Santé publique, elle, est confiée au Professeur agrégé d’épidémiologie Julio Rakotonirina. L’adage « Vaut mieux prévenir que guérir » prendra désormais tout son sens, notamment en ce qui concerne les épidémies ou pandémies telles que le Sida, la peste et autre rougeole…qui déciment bon an mal an BON nombre de compatriotes. Fanomezantsoa Lucien Ranarivelo, diplômé d’une université québécoise en Economie de l’environnement, est ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, autrement dit tous ces secteurs voisins vont faire bon ménage à l’avenir. Du côté de la Communication et de la Culture, les journalistes et les artistes se sentent désormais en sécurité dans leur métier avec Lalatiana Andriantongarivo Rakotondrazafy, journaliste, patronne de presse et chef de parti, qui a toujours été de toutes les luttes pour qu’équité et justice règnent enfin dans ces professions. Pour conclure ce petit tour d’horizon des ministères –pas tous cependant- et de leurs nouveaux patrons respectifs, mentionnons spécialement le Secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie, le Général de Division Richard Ravalomanana.

C’est le principal artisan de la paix qui a régné dans la capitale depuis sa nomination à la tête de la gendarmerie de la province d’Antananarivo, durant la transition. C’est, à notre connaissance, l’unique personnalité militaire qui a eu l’honneur d’être ovationné debout lors d’un défilé du 26-Juin, comme si la population tananarivienne tenait à lui témoigner sa gratitude pour son haut sens du devoir et son efficacité dans l’accomplissement de sa mission. Dorénavant donc, les Dahalo et autres malfrats qui terrorisent depuis toujours la population notamment rurale, n'auront qu'à bien se tenir.


A la vue de la composition de cette première équipe du nouveau Président de la République et de son chef de gouvernement, on ne peut que constater qu’ils ont eu la main heureuse en opérant avec soin leurs choix parmi les plus de trois cents postulants à ces postes de ministres. Le succès du formidable challenge de rattraper le retard de presque soixante ans pris par la nation dans son développement est ainsi en bonne voie.


Bernard S.