TENDANCES CENI : Les tendances de la CENI à 16:01. Bureaux de vote 15088/24852 (60.71%). Taux de participation 54.01%. Andry Rajoelina 38.98%, Marc Ravalomanana 37.17%, Hery Rajaonarimampianina 7.48%, André Mailhol 1,32% et Joseph Martin Randriamampionona 1,16%.
Le camp du candidat Andry Rajoelina qui caracole en tête des résultats du vote de mercredi 7 novembre dernier commence à se faire du mouron. En effet les choses prennent une tournure plutôt inquiétante. Autant dire que ça sent un peu le roussi.
Alors qu’on s’attendait à ce que le score du candidat numéro 13 remonte au fur et à mesure que les résultats des contrées en dehors des hauts plateaux sont comptabilisés, c’est le n° 12, troisième au classement qui engrange mine de rien des petits points précieux, au détriment du grand favori qui n’était pourtant pas loin des 50% au tout début. Au contraire, en effet, depuis le 9 novembre et jusqu’à ce mardi 13 novembre, il poireaute en dessous de 40% tout en restant toutefois en tête de course ! Mais, pour se faire élire dès le premier tour, il faut au moins 50% des voix plus une…
Qui a intérêt à ce qu’Andry Rajoelina ne gagne pas l’élection dès le premier tour ? Autrement dit, à qui profite le crime (si crime il y a) ? Bien sûr, Marc Ravalomanana peut-être, bien que ce ne soit même pas si sûr s’il a déjà épuisé la quasi-totalité de ses munitions. Il n’a pas la réputation de rouler sur l’or, ces derniers temps. Il aurait plutôt préféré que ce soit lui qui gagne ce fameux premier tour.
Qui d’autre ? La CENI ? Les mauvaises langues assurent que cette commission a tout intérêt à ce que la bataille électorale se poursuit au deuxième tour, pour des raisons bassement mercantiles. En effet, la gestion du SACEM, le fonds international pour financer les élections, brille par son opacité.
Il est vrai que la CENI n’apprécierait pas une telle insinuation mais, comme on est à Mada, aucune hypothèse ne saurait être écartée, n’est-ce pas ? Les petits candidats ? Evidemment, cela leur permettrait de monnayer le peu de voix qu’ils ont engrangées à l’un des deux grands finalistes.
Contre des postes ministériels ? Cela s’est vérifié maintes fois par le passé. Ceux-ci pourraient accepter puisqu’il n’y a pas de petits profits, comme on dit. Et les observateurs internationaux alors ? Eux aussi se verraient bien satisfaits de pouvoir prolonger leur séjour dans ce pays tropical réputé plaire à de nombreux touristes et ce, aux frais de la princesse…
Bref, un deuxième tour serait profitable à tous, à l’exception des deux favoris qui, eux devront payer le prix fort. Mais d’aucuns sauront rétorquer qu’ils devraient normalement s’être préparés à cela aussi. Oui, mais si c’était la conséquence d’une compétition à la loyale, passe encore. Si c’était le résultat de manœuvres frauduleuses, ce serait dur à avaler quoique, a priori, ils devraient s’y résigner à moins de jeter l’éponge au profit de l’adversaire, ce qui constituerait une grande première dans les annales des élections…