En ces premiers jours de l’année nouvelle 2019, voici une rétrospective pour aider les lecteurs à mieux comprendre l’évidence de la large victoire d’Andry Rajoelina à la dernière présidentielle, et la flagrante mauvaise foi du camp adverse qui s’adonne à des manœuvres dilatoires pour ne pas reconnaître sa défaite.
Le grand évènement politique de l’année 2018 a été sans conteste le choc entre les deux rivaux de la politique Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Un affrontement électoral entre deux ennemis de « toujours ». Une saisine des électeurs pour statuer enfin si les manifestations populaires de 2009, conduites par le maire de la capitale Andry Rajoelina contre le Président d’alors Marc Ravalomanana, constituaient effectivement une révolution comme l’affirme le premier, ou un vulgaire putsch comme le soutient mordicus le second.
Mais avant, Andry Rajoelina, du haut de ses 44 printemps, a fait la démonstration de son réel aura sur une large fange de la population. De sa maturité dix ans après 2008-2009. De ses idées novatrices pour développer le pays. De sa fraîcheur physique lors d’une précampagne et campagne menées au pas de charge et de sa popularité demeurée intacte après une éclipse de quelques années de la scène politique.
Quand le surnommé TGV -train à grande vitesse, mais aussi du nom de son parti Tanora malaGasy Vonona ou jeunes malgaches déterminés, traduction libre- m’avait affirmé en 2016 que son programme détaillé pour gagner l’élection en 2018 était déjà fin prêt, avec mention des lieux, jours et heures de chaque meeting, des aéronefs et autres matériels à utiliser, je ne le croyais qu’à moitié. Ce genre de méticulosité étant plutôt rare chez nos politiciens…
Mais, le moment venu, je ne pouvais que me rendre à l’évidence : il disposait d’un financement plus que conséquent et qui a d’ailleurs fait durablement jaser les éternels jaloux et (ou) sceptiques. Il avait avec lui de nombreuses nouvelles têtes, jeunes pour une large part. Toute une armada de camions, de véhicules de transport collectifs de personnes, de véhicules spéciaux munis d’écrans géants, et même des petits tricycles motorisés avec remorques.
Côté ressources humaines, les volontaires pour l’aider à accéder au pouvoir par la voie des urnes se comptaient par centaines, et ils le faisaient le plus souvent à titre bénévole, convaincus que « l’amour est le plus grand ». Et le plus saisissant était de constater que les soutiens affluaient depuis tout Madagascar et aussi d’autres pays. Et les idées déployées pour se rappeler au bon souvenir du peuple étaient pour la plupart séduisantes, modernes et inédites.
Il était dès lors évident que le jeune candidat était là pour véritablement gagner l’élection. Qu’il ne bluffait pas quand il affirmait « avoir travaillé d’arrache-pied pendant quatre ans et demi en faisant le point sur les besoins de l’île, sur ses richesses naturelles, sur les solutions à apporter et sur ses potentiels industriel, énergétique et agricole», qu’il était sincère quand il disait : « il n’y a pas eu un seul jour où je ne pensais pas à Madagascar et à son avenir prospère. »
Andry Rajoelina, qui avait à l’évidence profité de ses années d’hibernation politique et médiatique pour renforcer ses acquis et suivre diverses formations notamment politiques et diplomatiques et qui était au top de sa forme physique ne pouvait dès lors que séduire l’électorat. D’autant plus qu’en face, tant au premier qu’au deuxième tour, les autres candidats étaient loin de s’être aussi bien préparés que lui.
Bref et pour conclure, la supériorité du candidat Andry Rajoelina était écrasante et par conséquent, sa victoire indiscutable pour tout observateur de bonne foi. Sans parler des dizaines de sponsors qui l’appuyaient financièrement dans l’ombre, des milliardaires et des multimillionnaires qui voyaient un éventuel retour de Marc Ravalomanana à la magistrature suprême comme le pire des cauchemars.
Bernard Saraléa