Marc Ravalomanana, candidat finaliste malheureux de l'actuelle élection présidentielle malgache, promet de faire une grande déclaration radio-télévisée ce dimanche 23 décembre à 20 heures, soit deux jours avant la fête de la Nativité.


Que va-t-il annoncer à ses compatriotes? Qu'il s'incline devant l'évidence, et accepte sa défaite avec dignité et élégance? Ou qu'il va chercher la petite bête et se rebiffer, quitte à nous empoisonner les fêtes de fin d'année?


La première éventualité est la plus logique. Elle s'impose s'il prévoit de continuer à faire de la politique et donc, de garder ses inamovibles partisans et, mieux, d'étoffer leur effectif à l'avenir. La seconde éventualité serait pour lui plus suicidaire politiquement parlant, puisqu'elle a peu de chance d'aboutir. Elle va à contre-courant de l'opinion qui, à part le noyau dur de ses partisans éventuellement, se rend à l'évidence : Andry Rajoelina a bel et bien gagné haut la main cette élection à deux tours, et beaucoup sont même convaincus qu'il en a en fait bel et bien triomphé dès le premier tour.


Mais on ne connaît le monsieur que trop bien. Il risque de passer à côté d'une sortie honorable, et de plonger bille en tête dans des manifestations de foule intempestives très probablement infructueuses en cette période de fêtes et de pluies.


Pire, il risquerait de donner aux autorités une occasion de l'arrêter et de le neutraliser durablement, tout en lui bousillant son casier judiciaire et par là l'opportunité pour lui de se présenter à nouveau à une élection ultérieure en cas de sévères grabuges. Sinon un nouvel exil qui risquerait de durer le temps d'un ou deux mandats présidentiels.


Beaucoup affirment que la sagesse n'est pas le fort du numéro 25 et que son ego de grand patron d'entreprise habitué à décider seul et à se faire obéir au doigt et à l'œil en tout l'aveugle souvent dans ses décisions. Mais, comme il a tout de même (théoriquement) toute une église (la FJKM) avec lui, plusieurs hommes et femmes de loi à ses côtés, et un puissant parti politique sur qui s'appuyer, il va probablement annoncer ce soir la bonne décision.

Autrement dit, il est toujours permis de rêver !


Bernard Saraléa