C’est vraiment étonnant : certains l’ont vraiment dans la peau, tel un jeune homme transi d’amour pour sa douce dulcinée. Sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’amour, mais de haine, de jalousie ou d’un sentiment voisin difficile à définir. Sinon d’où vient cette envie irrépressible de dénigrer un homme, toujours le même chaque jour que Dieu fait ?


Cette culture du dénigrement à outrance est-elle porteuse ? A-t-elle permis d’engranger plus de voix pour son candidat lors du premier tour ? Va-t-elle permettre de renverser la tendance lors du deuxième tour ? La masse des indécis et des abstentionnistes qui est généralement silencieuse raffole-t-elle de ces discours de haine ?
Ou, au contraire, cela ne va-t-il pas accentuer leur aversion pour la chose politique et les en éloigner davantage ? Parce que pour les partisans, les fanatiques comme disent les mauvaises langues, la messe est déjà dite depuis longtemps et inutile d’essayer de les convertir. Quoique.


Il est déplorable que les médias et autres réseaux sociaux deviennent ainsi les royaumes des haineux, des mauvaises langues, des anti-« car l’amour est le plus grand », « aime ton prochain comme toi-même », mais aussi « ne juge point si tu ne veux pas être jugé ». Quand bien même bon nombre de ceux qui disséminent à l’envi ces messages porteurs de graines de violences sont des chrétiens bons teints, de ceux qui, en costard-cravate, s’empressent avec épouses et enfants de remplir les églises et temples chaque dimanche matin.


Certains vivent à l’étranger, bien à l’abri au loin au cas où tout saute ! D’ autres encore ont les bagages déjà ficelés et prêts…A nous Gasy et expatriés fidèles à notre sol de réfléchir, nous qui ne savons pas où aller en cas de grabuge. C’est nous qui ramasserons les pots cassés et éteindrons les incendies. Ce seront encore nous qui remplirons les hôpitaux et les prisons au cas où la crise serait semblable ou pire que les précédentes.


Donc, calmos ! Moi, perso, je souhaite que Andry Rajoelina rejoigne à nouveau le palais d’Iavoloha aux bras de sa famille et le sourire aux lèvres le 25 janvier 2019, tout comme il l’a quitté à la même date il y aura tout juste cinq ans, après avoir remis une grosse clé dorée symbole du pouvoir à un certain Hery Rajaonarimampianina qui l’a prise la mine renfrognée, un visage en colère qui n’allait augurer rien de bon pour la suite.


Bernard S.