Beaucoup d’efforts à fournir. L’Alliance pour l’industrialisation durable a présenté hier, à l’hôtel Colbert, Antaninarenina, le premier baromètre de l’industrialisation à Madagascar à « l’état zéro ». Et d’après les enquêtes réalisées, l’industrie malagasy est actuellement dans le rouge. Effectivement, avec un indice global de tout juste 26 %, selon les perceptions et les attributions des différents acteurs concernées,
le secteur industriel n’exploite pas encore tous les potentiels dont il dispose. Néanmoins, certaines conditions ne sont pas non plus favorables à son développement. « Il est vrai que les résultats de notre enquête sont assez médiocres. Toutefois, à travers nos études, nous faisons donc une mise au point de la situation actuelle pour présenter aux décideurs les priorités nécessaires au développement du secteur », a expliqué Rado Ratobisaona, président du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (CREM).
Ainsi, ce baromètre sera donc un instrument de mesure du progrès de l’industrie locale, mais aussi un outil de lobbying qui permettra de diriger les différentes initiatives à venir. « Il est vrai qu’il est possible que certains opérateurs hésitent à investir, vu la conjoncture économique. Mais, ce baromètre est une manière d’inciter les parties concernées à agir », a souligné Rado Ratobisaona. Dans cet esprit, un rapport sera alors présenté tous les trois mois par l’Alliance pour l’industrialisation durable afin d’avoir un outil de référence de l’évolution de l’industrialisation dans la Grande île.
Positif pour le futur
En tout cas, les acteurs espèrent que Madagascar ne restera pas éternellement dans le rouge. Pour eux, la perspective du secteur pour les mois à venir reste notamment prometteuse avec un indice de la conjoncture future estimée à 48 %, mais avec une confiance relativement ambiguë. « Malgré tous les obstacles, Madagascar a encore la chance de mettre en place un modèle d’industrialisation qui lui est propre et qui est adapté à ses besoins et ses moyens », a souligné Rivo Rakotondrasanjy, vice-président de FIVMPAMA (Groupement du patronat malagasy).
Pour rappel, l’Alliance pour l’industrialisation durable est composée du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), du FIVMPAMA, du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (CREM) ainsi que de la Solidarité syndicale de Madagascar (SSM) et de la Conférence des travailleurs de Madagascar (CTM).
Rova R.